Peu de temps après la découverte de « vespa velutina nigrithorax » sur les terres d’Aquitaine, la prolifération inquiétante de cet envahisseur exterminateur d’abeilles a surpris tout le monde. Jean VIGNOLLES (ingénieur spécialisé) a eu l’idée d’injecter du SO² dans le nid de frelon asiatique afin d’en asphyxier les occupants. Cette formule utilise le SO² en biocide. Le SO² est aussi dénommé « anhydride sulfureux » ou « dioxyde de soufre » ou encore « E220″. Il est fréquemment utilisé dans l’agro-alimentaire et on le trouve chez les distributeurs spécialisés sur tout le territoire français. AAAFA ne trouve que des avantages dans cette « arme fatale anti frelon asiatique ».
Précaution préalable à l’utilisation du SO² de nuit :
- la nuit tout les chats sont gris ! Dit-on ! En fait, la nuit est le meilleur moment pour mener cette opération ! Cependant, il est souhaitable de :
- bien repérer les lieux,
- installer le matériel de jour, y compris la canne jusqu’à proximité du nid, de façon à n’avoir plus qu’à piquer le nid et injecter le SO²,
- le décrochage du nid avec récupération de tous les plateaux contenant des nymphes (cocons blancs) est à faire dès que possible le lendemain, rendant la destruction 100% réussie.
Précautions préalables à l’utilisation du SO² de jour :
- le diamètre du nid doit être supérieur à 25 centimètres, sinon trop fragile,
- protection corporelle des intervenants : combinaison intégrale d’apiculteur par dessus une double épaisseur de pull et de pantalon ample (justaucorps moulant s’abstenir sauf si d’épaisseur 6 millimètres minimum). La combinaison devra recouvrir des gants épais latex, des chaussures montantes épaisses et bien fermées. Mais il existe aussi une solution plus onéreuse mais dont le concept intègre l’ensemble des préconisations, c’est la « combinaison anti frelon »,
- plus le nid est gros, plus la canne télescopique est déployée afin d’éviter les attaques freloniques et le stress qu’elles entraînent immanquablement avec les risques de mauvais réflexes, même à basse altitude,
- plus le nid est gros, plus les spectateurs éventuels doivent se tenir à distance (15 mètres minimum et le double de la hauteur pour les gros nids hauts, protection intégrale des personnes allergiques)
Descriptif de la technique de destruction d’une colonie de frelon asiatique et de son nid :
- injection de SO² gazeux dans le nid à l’aide d’une canne télescopique de 10 mètres,
- enlèvement du nid en coupant la branche support, toujours à l’aide de la canne,
- pose d’un piège avec appât spécifique, installé à l’endroit même où se trouvait le nid, toujours à l’aide de la canne, afin d’éliminer les frelons absents du nid au moment de l’intervention,
- destruction complète de la colonie et du nid : 100% propre avec retour au compost.
- les nids bas (considérés dangereux) sont traités en urgence,
- le regroupement de la destruction des nids hauts (considérés non dangereux), permet de recourir à la location de nacelle à moindre coût (jusqu’à 8 nids par jour).
Petites explications et petits trucs :
Attention ! l’utilisation du SO² comporte des risques importants :
Le SO² est issu de la combustion du soufre (SO² = anhydride sulfureux = dioxyde de soufre = bisulfite = E220). Il est commercialisé sous forme liquide en bombonne sous pression avec doseur, tuyau souple et gicleur. Utilisé dans l’agro-alimentaire, il sert aussi en viniculture. On en trouve donc dans toutes les régions de France, et chez des fournisseurs spécialisés et heureusement pas dans les grandes surfaces !
Ce gaz liquide sous pression est ininflammable et nocif si inhalé ! ! !
Il est extrêmement irritant pour la gorge, les muqueuses et les voix respiratoires. Une surexposition grave peut entraîner œdème, lésions pulmonaires ou entraîner la mort en fonction de la concentration de SO² dans l’air inhalé.
Principe d’utilisation :
Injecté sous pression dans le nid de « vespa velutina nigrithorax », ce gaz SO² asphyxie instantanément les frelons adultes qui s’y trouvent, ainsi que tous ceux qui y pénètrent dans les minutes qui suivent. Les larves et les nymphes ne respirant pas, elles ne sont atteintes que par le froid généré par l’évaporation instantanée de la dépressurisation du gaz liquide.
Attention ! L’injection de SO² n’aura pas l’effet asphyxiant dans plusieurs cas :
- si le nid est trop petit, la coque risque fort de craquer dès la pénétration de la seringue,
- si la coque du nid est dégradée ou le nid éventré par des intempéries.
Attention ! Respirer les vapeurs de SO² est dangereux pour l’humain ! Ce gaz est irritant. Étant plus lourd que l’air, il descendra du nid.
Attention ! Si le nid est dans un lieu peu ventilé, le SO² peut stagner longtemps dans une cavité !
La canne télescopique de 10 mètres avec seringue d’injection (1 mètre) montée en bout, permet d’accéder du sol à des nids hauts jusqu’à 12 mètres, jusqu’à 20 mètres avec une échelle de 8 mètres et jusqu’à 34 mètres avec une nacelle 25 mètres version VL. Au-delà de cette hauteur, il faut recourir à des nacelles version PL (Poids Lourd). La canne télescopique est toujours utilisée. Elle permet de rester à distance du nid afin d’éviter :
- les attaques de frelons en nombre,
- le stress qui s’en suit,
- de respirer le SO² qui s’échappe du nid en descendant car plus lourd que l’air.
Après l’injection de SO², la pique ou seringue est laissée en place quelques minutes de façon à boucher le trou réalisé dans la coque du nid, le SO² s’en échappe doucement dès le retrait de la seringue. Puis vient le moment du démontage de la seringue et son remplacement par la scie d’élagueur en bout de canne.
Rester à distance pour couper la branche supportant le nid et le faire au plus vite est important ! Car le nombre de frelons de retour de butinage ne cessent d’augmenter. Ils n’apprécient guère la scie qui s’agite et fait tout bouger. Ils attaquent tout ce qui bouge.
Avant que de scier la branche support du nid pour le faire tomber, il est bon de couper les branches au delà du nid afin d’éviter qu’elles n’entravent la chute. Quand le nid tombe jusqu’au sol sur la bâche installée auparavant, c’est le soulagement ! Sinon il faudra faire descendre tous les morceaux afin d’éviter que les frelons ne s’agglutinent sur les restes de nid.
Récupération de tous les déchets de nid et mise en sac plastique épais en prévision de son exposition au soleil qui viendra à bout des œufs, larves et nymphes, avant que de finir au compost et retrouver le cycle naturel de la nourriture terrestre.
Le Bonus qui fait PLUS !
Quand l’opération de destruction est menée de nuit, le résultat est à 100% de réussite, car cette espèce passe la nuit dans le nid, contrairement au frelon européen ! Mais la nuit augmente énormément les difficultés et diminue le nombre de destructions possible (1 à la tombée de la nuit et 1 au lever du jour). Il faut être à la fois « couche tard » et « lève tôt », pas facile !
Mais AAAFA, confrontée au problème du nombre de nids très hauts à détruire et aux complications liées à la nuit, a mis au point une formule qui rend les interventions de jour tout aussi efficaces et réussies ! Elle vous livre son « Bonus » et vous invite à l’exiger des Entreprises de désinsectisation qui opèrent de jour et qui s’en vont en vous disant : « Des frelons roderont et tournoieront pendant plusieurs jours ! Mais c’est un passage obligé ! »
L’idée est peu coûteuse et simple à mettre en œuvre : elle consiste à poser un piège à l’endroit même ou se trouvait le nid avant de l’enlever ! Normalement les butineuses de retour au nid s’y vautreront dedans durant l’heure qui suit. Cela n’empêche pas la nuit qui suit, de fermer toutes les fenêtres des environs, car sans leur nid, les frelons pourraient chercher un endroit plus chaud et s’engouffrer là où ils pourront.
Ce piège (bouteille PET, coupée et assemblée en forme de nasse), est appâté avec des frelons vivants du même nid (5 à 6 frelons attrapés au filet à papillon suffisent). Un petit carré de mousse imbibé de miel fera craquer les frelons les plus méfiants. Puis il est suspendu à l’aide de la canne télescopique de façon à éviter au maximum les risques d’attaque des frelons. Ceux hors du nid au moment de l’injection de SO² ou tout simplement ceux de retour de butinage.
La suspension du piège est faite avec une ficelle biodégradable et un crochet en fil de fer (de forme particulière, mais simple). Le crochet (coté angulé en haut), est partiellement enfilé dans le trou de la scie d’élagueur pour la manipulation et pourra se dégager facilement quand le crochet arrondi aura attrapé une branche environnante. Le tour est joué, tous les frelons vont se vautrer dans le piège en moins d’une heure !
Il ne reste plus qu’à chercher et trouver les nids de frelons asiatiques !
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