Le frelon asiatique a du nez, c’est sûr !
L’essentiel est à l’intérieur du piège ! C’est l’appât, ses arômes et le rond de mousse !
Le plus important, c’est le rond de mousse à bulle ouverte, flottant et absorbant comme l’éponge. Il permet à tous les insectes entrés dans le piège de ne pas s’y noyer, ni même de s’y engluer !
Ce rond de mousse augmente la surface d’évaporation de l’appât liquide (bière + miel), rendant le piège plus attractif et rayonnant largement les arômes dégagés par l’appât !
En fin d’hiver les températures sont, en général, peu élevées. Le moindre rayon de soleil peut être mis à profit pour le réchauffement rapide de l’appât liquide seulement si sa quantité est faible. La formule du rond de mousse avec peu de liquide rend le piège bien plus attractif et plus rayonnant que ceux contenant une grande quantité de liquide trop long à réchauffer.
Ces arômes se dissiperont d’autant plus, si le corps de la bouteille comporte une entrée d’air en bas et une sortie haute : une convection naturelle s’établira, entraînant les effluves vers le goulot de la bouteille ! La cerise sur le gâteau est que la température à l’intérieur de la bouteille ne sera pas excessive et les gourmands s’en porteront que mieux !
Un rajout régulier de bière brune sera nécessaire, sinon le piège s’asséchera vite et perdra toute attractivité ! Les laxistes qui oublieront leurs pièges sans surveillance ne feront pas de dégâts collatéraux très longtemps !
La constitution de l’appât est importante ! En février et mars, les sucres sont rares dans la nature ! Or les femelles fondatrices frelon asiatique se nourrissent de sucres et en ont besoin pour retrouver un peu de vigueur, il faut donc que l’appât soit sucré ! L’ajout d’alcool servira à repousser : abeilles et bourdons qui ont horreur de ça ! ! !
La recette est donc simple : liquide alcoolisé (bière brune ou blonde ou vin blanc) y ajouter du miel ou un sirop aromatisé (cassis, Picon ou autre encore). La recette la plus courante est : bière brune « Pelfo-th brune » pour ses arômes qui semblent plaire énormément à « vespa velutina » et du miel, car très prisé aussi ! Et ça marche très très bien pour le piégeage de printemps !
Le revers de cette médaille très attrayante de ce piège si sélectif est que : si le frelon ne se noie pas, il a tout à loisir de faire fonctionner ses méninges pour trouver la sortie ! Eh oui le frelon asiatique est malin, pour ne pas dire intelligent ! En effet, sa ténacité risque fort de lui donner la chance de trouver la sortie du goulot, celle qui sert de nasse !
Alors la parade est simple, il suffit de profiter de l’attractivité du piège, nettement supérieure aux autres modèles, pour ne le mettre en place, ou le rafraîchir en appât, que lorsque l’on peut le surveiller régulièrement. Par exemple le samedi et dimanche entre 11h00 et 16h00 si les températures s’y prêtent (>13°C). Et rassurez-vous, ça suffit amplement pour attraper toutes les frelonnes du quartier ! Ne croyez pas que les frelonnes font des kilomètres pour se restaurer, celles qui passeront dans les environs sont à la recherche de sucres et elles seront très attirées par le menu que vous leur proposerez au moment ou vous leur proposerez. Alors n’hésitez pas, maitriser son piège est « bénéfique pour la Biodiversité » mais aussi « encore plus méritoire » !
Une fois prise au piège, la frelonne doit être éliminée ou maîtrisée rapidement. Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
1 – élimination de la frelonne :
- passage bref au micro-onde (10 à 30 secondes) après avoir ôté les armatures métalliques du piège et avoir pris les précautions d’hygiène (la précaution d’hygiène consiste à mettre le piège dans une poche plastique, style poche de congélation, afin d’éviter d’éventuelles projections ou propagations inadaptées à un milieu alimentaire) :
- la couper en deux avec une paire de ciseaux, une fois endormie pendant 1 heure au réfrigérateur et après avoir pris les précautions d’hygiène,
- ou l’écrabouiller après une heure au réfrigérateur ou au congélateur, toujours après avoir pris les précautions d’hygiène,
- Remettre cette frelonne assurément morte dans le piège, devrait attirer un peu plus encore les autres frelonnes ? C’est ce qui se dit et qui a été constaté, surtout par ceux qui en capturent beaucoup !
2 – maîtrise de la frelonne comme appât vivant à l’intérieur du piège :
- après une heure au réfrigérateur, certains préfèrent leur couper une aile, afin qu’elle attire les autres en s’agitant dans le piège, une fois réveillée. Même si elle trouve la sortie, elle ne pourra plus générer de colonie.
- à moins qu’une fois endormie au réfrigérateur, vous ne préfériez lui passer un fil autour de la taille afin de la retenir dans la nasse, mais attention elle risque fort de couper le fil avec ses mandibules et trouver la sortie.
A vous de voir et bonne chasse !